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Alors que la France compte près de 620 000 kilomètres de cours d’eau, leur définition et leur cartographie suscite des tensions entre acteurs agricoles, institutions publiques et défenseurs de l’environnement. Un enjeu majeur à l’heure où le dérèglement climatique fragilise déjà ces écosystèmes essentiels. Pour La Relève et la Peste.
Les pêcheurs se battent pour ressusciter les milliers de cours d’eau ayant été rayés de la carte
Alors que Bruxelles a récemment adopté une loi visant à renforcer l’autonomie de l’Europe en énergies renouvelables, la Suède intensifie l’exploitation minière en espérant devenir un acteur incontournable de la transition verte. Dans la région de Kiruna, au nord du pays, ces infrastructures menacent les terres historiques des Samis, dernier peuple autochtone du continent, qui alertent sur la destruction progressive de leurs ressources naturelles et de leur mode de vie. Pour Alter Echos. Photo © Paul Labourie

Le géant forestier suédois SCA (TENA, Nana, Lotus, Okay…), leader d’un des business les plus fructueux de Suède, est bien connu dans le pays pour ses coupes massives. Alors qu’un label international garantit aux populations autochtones le droit de donner ou de retirer leur consentement concernant les zones exploitables, l’entreprise a franchi un cap cet hiver. « Nous nous sommes rendus sur une zone qu’ils avaient accepté de préserver et l’avons trouvée entièrement déboisée. Ils n’ont pas respecté l’accord convenu », dénonce Christina Åhrén, membre du Parlement Sami de Suède et éleveuse de rennes.
Depuis, la résistance se mobilise à partir de la communauté de Skogsnäs où affluent militants, juristes, journalistes, hippies de la première heure, artistes et naturalistes. Des actions directes aux inventaires des espèces en danger, la « Forest Rebellion » tente de protéger ce qu'il reste d'une des plus anciennes forêts du pays. Avec Paul Labourie, nous avons documenté cette résistance pour La Relève et la Peste. Photo © Paul Labourie
rase les forêts ancestrales des Samis,
dernier peuple autochtone d’Europe
En France, le Rassemblement National a obtenu 33% des votes au premier tour des législatives, marquant des points auprès des jeunes de 18 à 34 ans. Pourquoi Léa, 26 ans, « lesbienne et issue de l’immigration », revendique-t-elle voter « contre ses droits » ? Pourquoi Geoffrey, « fondamentalement de gauche », a-t-il glissé dans l’urne un bulletin Rassemblement National ?
Reportage pour Espace de libertés, le magazine du Centre d’Action Laïque.
Le top-modèle n’est pas mort, son cadavre bouge encore. Plus exactement, il se déhanche sur la poupe d’un bateau à Goa (Inde). En février 2024, le mannequin Poonam Pandey a fait croire à ses quelque 1,3 million d’abonnés qu’elle était décédée d’un cancer du col de l’utérus. Le canular, repris par des médias locaux et quelques personnalités bollywoodiennes, puis sur sa page Wikipédia, était en fait destiné à « sensibiliser au cancer de l’utérus ». Pari risqué dont l’influenceuse indienne ne regrette rien, assurant être « fière » de ce que cette « annonce a produit ». Alors que la création de contenu constitue désormais l’un des piliers de notre économie numérique, avec entre 150 et 250 millions de personnes actives dans le domaine à travers le monde, la Belgique a récemment légiféré autour de la responsabilité économique des créatrices et créateurs de contenu. Il n’existe pourtant pas ou peu de cadre visant à orienter leur responsabilité sociale. Reportage pour Espace de libertés.

Alors que Bruxelles ambitionne d’atteindre le 100 % digital d’ici 2030, la numérisation croissante des services publics continue d’accroître les inégalités sociales. 40 % des Bruxellois.e.s sont en « situation de vulnérabilité numérique », et les populations les plus précarisées peinent à recourir à leurs droits. Si l’inclusion numérique n’a pas de prix, elle a un coût. Et ce pourrait être notre système démocratique qui en paie les frais. Reportage pour Espace de libertés.

En Turquie, Pinar Selek est devenue le symbole de la lutte contre la répression des libertés académiques et politiques. La sociologue, écrivaine et militante des droits humains avait été arrêtée en 1998 alors qu’elle menait des recherches sur la diaspora kurde et le génocide arménien. Elle est depuis accusée de complicité avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et lutte contre un acharnement politico-médiatique d’une redoutable complexité. Nous avons rejoint Pinar Selek dans un hôtel du centre-ville bruxellois, pour Espace de libertés. © Valery Hache

Alors que la Belgique a été condamnée plus de 8 000 fois pour n’avoir pas respecté les conditions d’accueil des migrants, elle parvient à déployer un arsenal juridique et associatif visant à accueillir les réfugiés ukrainiens en 2022. Un « deux poids, deux mesures » dénoncé par le tissu associatif. Deux ans après l’invasion russe et l’accueil des réfugiés de guerre ukrainiens, comment se passe l’hébergement citoyen ? En quoi diffère-t-il de celui mis en place lors de la « crise des migrants » de 2015 ? Reportage pour Espace de libertés.
« L’année prochaine, est-ce qu’on nous demandera de passer dans un bain d’eau de Javel pour être moins noirs ? » Joséphine est mère de trois enfants. Cette année, l’école a discrètement ajouté un point à son règlement : interdiction de porter des coiffures « de type “rasta” ou tresses » pour les garçons. Derrière cette mesure, ce sont bien les garçons afro-descendants qui semblent ciblés. Si la direction a depuis fait marche arrière, les familles ne comptent plus les discriminations envers les enfants non-blancs. Pour Espace de libertés.

PODCAST Suite à une erreur médicale, le papa d’Amel, 21 ans, est devenu tétraplégique. Elle consacre ses week-ends à la gestion du restaurant familial, et étudie la semaine à l’Université. Lina, 16 ans, a longtemps culpabilisé d’aller à l’école, de peur de retrouver sa maman inconsciente à la maison. Toutes deux sont des « jeunes et aidants proches ». En raison d'un handicap, une maladie, un accident ou une addiction, ces jeunes de moins de 25 ans s’occupent d’un.e proche en situation de dépendance. Dans le secondaire à Bruxelles, ils seraient entre deux à trois élèves par classe, sans que leur situation ne soit connue ni reconnue.
PODCAST Le 12 janvier 2024, une femme était retrouvée morte dans la cellule d'un commissariat de police de la zone Bruxelles Capitale-Ixelles. Sourour était Belge, d'origine tunisienne, mère d'un fils de 19 ans et travaillait dans une association d'éducation permanente reconnue. Les circonstances de son arrestation et de sa mort sont encore floues : si la police avance la thèse du suicide, sa famille n'en croit pas un mot. Une enquête est en cours. Ce drame n'est pas le premier dans ce commissariat. C'est même le troisième décès en seulement deux ans. Explications avec Arthur Sente, spécialiste des questions de police-justice au journal Le Soir.

« L’art de diriger consiste à savoir abandonner la baguette pour ne pas gêner l’orchestre », a dit un jour le chef d’orchestre autrichien Herbert von Karajan. En ce sens, le docteur Olivier Montigny n’est pas tout à fait passé à côté d’une carrière musicale. Ses consultations sont des morceaux dont il interprète la partition de concert avec les patients. Aux jeunes parents de l’enfant qui pleure, il montre le thermomètre. 38,7°. « Est-ce que vous seriez d’accord pour un sirop antibiotique ? » À Jules, 9 ans, il pose la question : « Toi, tu penses qu’il faudrait quelque chose pour que ta langue arrête de piquer ? » Dans cette maison médicale de Liège, patients et soignants se réunissent en bande organisée, autour d’une idée novatrice : le médecin connaît son métier, mais le patient connaît sa santé. Pour Alter Echos.

Le travail, oui, mais pas coûte que coûte ou à n’importe quel prix. Margaux a quitté l’enseignement pour reprendre des études, Arthur aspire à devenir journaliste et Clémence est architecte d’intérieur. Avec elles/eux, nous nous sommes interrogés : une fois diplômé.e, comment se passe l’insertion professionnelle ? Quelles reconfigurations de parcours ? Quel rapport les jeunes entretiennent-ils avec le monde du travail ? Quelle place pour la passion, la confrontation à la réalité, les nouveaux départs ? Rencontre avec trois jeunes diplômé.e.s, déclassé.e.s et… libéré.e.s ?
Deux ans après le mouvement #BalanceTonBar en Belgique, qu’est-ce qui a changé ? De nombreux lieux ont été boycottés. D’autres ont recruté des « anges » pour veiller à ce que les soirées soient plus safe. En mars 2023, la députée Chanelle Bonaventure (PS) a introduit une proposition de loi pour la formation du personnel de la nuit au harcèlement et aux violences sexuelles. Et ailleurs ? Pour évoquer l’après, nous avons rencontré trois gérantes de bar en Wallonie et à Bruxelles. France, à Florenville, qui connaît chacun·e de ses fidèles habitué·es. Danaé, qui nous a reçu au son des Ramones (sa playlist personnelle) dans sa Cabane de Louvain-la-Neuve. Et Martine, au coquet Daringman de Bruxelles, dans le quartier en pleine gentrification de Sainte-Catherine.
Reportage avec Paul Labourie, pour Axelle Magazine. © Paul Labourie


Dans On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. En finir avec une sentence de mort, publié aux éditions Anamosa, le philosophe Pierre Tevanian et le juriste Jean-Charles Stevens analysent un coup de force rhétorique aux relents xénophobes. Avec Jean-Charles Stevens, nous avons parlé du délitement de nos États de droit, du « grand soir » et imaginé un monde sans politiciens. Pourquoi pas ?

« Les dessins sont épouvantables, c’est difficile de ne pas chialer intérieurement en les regardant. » Heureux propriétaire de la page Instagram Wikihow Museum, Maxime Morin crée son compte en pastichant les vignettes du site wikiHow, qui fournit un nombre incalculable de guides pratiques et tutoriels accompagnés d’images explicatives à la qualité toute relative. Son travail consiste à « reprendre ces formes-là pour les subvertir ». C’est tout naturellement qu’il accroche avec l’univers de Lorrain Oiseau, qui explorait déjà le détournement vitriolé au détour de ses strips publiés sur Instagram. En résulte Anthropocène Muséum, miroir grossissant de l'absurdité de notre monde contemporain, qui décrypte « notre présent, mais vu du futur » en pastichant à la fois méthode scientifique et narratif politique.

Lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts le 30 octobre 2023, Emmanuel Macron a affirmé qu’en français, « le masculin fait le neutre ; on n’a pas besoin d’y rajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre illisible ». Pourtant, en linguistique, le neutre n'existe pas. Comment et pourquoi « démasculiniser » notre langage ? Réponse avec Pascal Gygax, psycholinguiste suisse, spécialisé dans l’étude du langage inclusif.
